Certains pourraient me trouver stupide. Si ça les chante eh bien libre à eux. C’est vrai que ça n’était pas bien malin de se rendre à une soirée mondaine organisée précisément par le vampire qui voudrait votre mort. L’endroit grouillerait de ses sbires, se fondant dans la foule comme de simples invités, et bien sur il serait là lui aussi. Mais voilà, c’était bien trop tentant d’aller me pavaner face à lui, dans un endroit bondé où il ne pourrait pas me faire grand-chose, de toute façon, à moins de révéler à tous les invités notre nature de vampires. Mais ce n’était pas la seule raison qui me poussait à vouloir me rendre à cette soirée, loin de là. Figurez vous que dans ce genre d’évènements, l’alcool coule à flot et quand les gens boivent un peu trop ils deviennent immédiatement beaucoup plus bavard. Cette affirmation se vérifie tant chez les humains que chez les sorciers, mais aussi les loups et les vampires - bien qu’il faille bien plus que quelques verres pour saouler ces derniers. Peut être apprendrai-je donc quelques informations intéressantes, qui sait ?

N’empêche que Drew se donnait bien du mal pour s’intégrer à cette ville. Sponsoriser l’équipe de football de Coventry ? Il devait s’y intéresser à peu près autant que moi, c’est-à-dire pas du tout. Tous ses efforts ne changeraient de toute façon en rien l’idée que je me faisais moi-même de lui : un mégalo, orgueilleux et avide de pouvoirs aux intentions plus que douteuses. Je n’avais qu’à espérer parvenir à obtenir quelques informations utiles sur Andrew, peu importe lesquelles du moment où elles pouvaient m’aider à en savoir davantage sur ses intentions, ou comment lui régler son compte. Si j’arrivais à obtenir plus amples informations, je n’aurais qu’à les partager avec Alex, mon nouvel allié et on verrait bien ce qu’on peut en faire.

Perchée sur mes talons hauts, vêtue d’une robe noire toute simple - inutile de sortir le grand jeu et d’attirer l’attention de toute le monde - je pénétrais donc dans la salle des bâtiments de la Hell’s Com où avait lieu la réception parmi les premiers arrivant et il ne me fallu pas longtemps pour repérer celui qui était responsable de ma transformation.

« Ladies and gentlemen! Soyez les bienvenus à la Hell's Com ! » entendis-je la voix familière du vampire clamer. Je levais la tête vers l’endroit d’où provenait la voix et le vis en train de descendre les escaliers. Si il devait remarquer ma présence, j’aimerai autant qu’il le fasse un peu plus tard, je décidai donc de partir dans la direction opposée avant que son regard n’ait le temps de se poser sur moi. Il serait bien plus facile de mener ma petite enquête si je parvenais à passer incognito. Passant auprès d’un serveur, je m’emparais de l’un des verres qui reposait sur on plateau avant de traverser la foule, en profitant pour faire un petite repérage de qui était humain, qui était vampire, ou encore loup-garou, histoire de me faire une idée sur le genre de créature auxquelles je pourrais avoir à faire ce soir.

Pas de longs discours pas, de grand sourire non, je venais de revenir en ville et pas pour jouer les poupées gonflables, je voulais simplement sortir Drew de ce bordel. Pourquoi ? Question bête pour moi, il m’a sauvé, pas seulement de ma mort, mais aussi de ce démon, à la base c’est ma magie qui l’a réveillé et c’est lui qui l’a prit à ma place en lui. Comment ? Je ne sais pas, ce que je sais c’est que depuis un siècle ça me tue à petit feu.

J’avais donc appris en chemin que mon ami faisait l’événement doucement j’avais emprunté l’issue des artistes, j’avais attendue mon heure. Que la foule se masse autour des tables des buffets copieux.

Pour ma part le stress montait, je suis une petite vampire archéologue, pas une grande artiste, je chantais sous la douche et bien que j’évitais les regards, allez savoir pourquoi j’avais choisie de faire mon entrée de la sorte.

Après quelques chansons mises en bouche, le batteur me fit signe de venir et de lancer la musique.

J’attrapai le micro et doucement inspirai pour attirer l’attention.

Alors que le guitariste approchait pour me présenter.

« Mesdames, Messieurs, afin de remercier notre bienfaiteur voici tout droit venue de Londres Savanah ! »

Je n’attendai plus mon reste alors que le volume sonore montait en flèche…

Aussi Bateau que cela sois je resté figer a la fin de ma chanson cherchant du regard Drew, alors que je ne pouvais ignoré celui d'un femme brune dans le fond de la salle

Une fête, quelle bonne idée, des bourgeoises prêtes à tout pour un moment d’éternité, des hommes véreux se complaisant dans leurs stupidités, le tour savamment arrangé par le roi des cons en personne sur son trône et évidement, il y avait moi fraichement débarqué comme un cheveu dans la guimauve puante de mon ainé. Et il pensait sérieusement que j’allais rester sagement au manoir avec les trois poulettes hypnotisées pour m’occuper ? Sérieusement c’est vraiment mal me connaitre. Pourquoi se contenter de salade et de sushi quand on a tout un menu gourmand à deux pas ?

Evidemment je n’allais pas délaisser les trois cruches sans rien faire, un mise en bouche de charme ? Pas du tout, trois gourdes et encore c’est un compliment pour les qualifier. La brune gloussait dès que je levais un sourcil interrogateur, la rousse cuvait son jus de je ne sais pas quoi tout en jouant avec l’olive d’un air abruti qui se voulait explicite alors que la blonde cherchait désespérément la position adéquate pour supporter la ficelle qu’elle avait mis sous le timbre poste dépassé qui lui servait visiblement de robe.

Bref tous les goûts et les couleurs étaient dans la nature et si mon frère pensait ce lot de mouchoirs jetables à son goût ils étaient visiblement très loin de rentrer dans le cadre des miens. Je regardais ma montre pour la quinzième fois alors que blondie parlait à Barbie du Ken qui lui avait mis une veste et visiblement rase-moquette n’avait pas perdu le fil de l’histoire dans la contemplation de l’étiquette levis collé à ma braguette. Mais alors que je désespérais de voir le moment arrivé où je pourrai faire mon entrée le glas de l’horloge retentit dans l’immense salon de marbre où nous étions tous les quatre. Sans aucun préambule je me levai, brisai la nuque de chacune d’elle et me détournai laissant à Drew le soin de faire le ménage chez lui.

Il me fallu pas dix minutes pour traverser les diverses arcades qui me séparaient de la soirée. Et arriver juste à temps pour voir une prestation mémorable. En effet en plus de trouver l’odeur d’un vampire que je n’allais pas oublier de si tôt, je trouvai une seconde non moins charmante en pleine démonstration vocale. Alors que mon ainé lui tout sourire délaissait ses convives pour se glisser sur la scène. Tout cela était presque à vomir, trop froufrou, trop romance, trop de trop ça peut rendre malade et cela encore une fois était bien loin des idées préconçues de mon frère. Sans plus attendre je profitai donc du slow pour attraper Thaïs et la serrer dans mes bras. Voila une femme qu’on ne pouvait oublier surtout quand on a été si proche. Le souci c’est de savoir ce qu’elle pouvait faire dans cette mélasse. Comment connaissait-elle mon frère ? Le monde était petit je le conçois mais à ce point.

« Si je m’attendais à te voir ici, me dit pas que mon frère est un ami, je pourrais en être offusqué » Lui lançais-je tout en cherchant des yeux où son regard était rivé plus tôt, c’est là que je croisai celui de la chanteuse en pleine prestation. « Non sérieux, tu ne t’es pas mise aux femmes ? »

Mais alors que j’allais l’entrainer sur la piste déjà complète. La petit tour de chant prit fin et un flot d’applaudissements vinrent couvrir l’arrivée triomphale de mon frère aux côtés de la brunette.

« Thaïs ? » Ok voila près d’un siècle que j’avais pris la fuite comme un mal propre mais je ne m’attendais pas un tel choc, ou alors j’arrivais à un moment mal placé, quoi qu’il en fut je ne la lâchai pas et attrapai son visage pour la forcer à me regarder. « Qu’est qui se passe ma belle ? Mon frère t’a fait du mal ? »
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J'étais donc partie à faire mon petit repérage, ne connaissant personne, je pouvais me balader dans la foule sans me faire arrêter toutes les trois secondes, ce qui m'arrangeait grandement. Les musiciens avaient commencé à jouer, et j'avais moi même repéré deux trois vampires et quelques loups garous pour le moment. Je tâchais de rester aussi discrète que possible, car ces vampires et loup garou pouvaient tout aussi bien être des habitants on ne peut plus banals de Coventry que quelques uns des sbires de Drew. Je slalomais donc dans la foule, tâchant d'éviter autant que possible tous les êtres surnaturels que je croisais et en particulier Drew. Il serait plus difficile de mener ma petite enquête si il venait à me remarquer.

Après quelques morceaux, une voix s'éleva au micro et annonça. « Mesdames, Messieurs, afin de remercier notre bienfaiteur voici tout droit venue de Londres, Savanah ! » En temps normal, je me serais contentée de lever les yeux au ciel en entendant le mot bienfaiteur – Drew, un bienfaiteur ? J'aimerai bien voir ça ! - mais quelque chose m'avait interpellée. Savanah... Sans savoir pourquoi, en entendant ce nom je braquais mon regard vers la scène même si il était impossible que cette Savanah et ma Savanah soient la même personne. Quand mon regard tomba sur la jeune chanteuse qui avait prit place devant le micro, je me figeais. Elle ressemblait tellement à ma mère, à quelques détails près, c'était son portrait craché. J'étais tellement choquée que je ne parvins pas à détacher mon regard d'elle, ni même à prêter attention à ce qu'elle chantait ou à la foule qui m'entourait.

J'étais tellement sur le cul que je ne remarquais pas le jeune homme qui s'était approché de moi et lorsque je sentis des bras se glisser autour de moi, je sursautai, redescendant brutalement sur Terre. Il en fallait pourtant pas mal pour surprendre un vampire, mais pour le coup j'avais été tellement captivée par la jeune femme – Savanah... – que j'en avais totalement occulté le reste. Je portais donc enfin mon attention sur le jeune homme qui me serrait contre lui et bien que je ne pouvais voir son visage, je reconnu immédiatement son odeur.

« Jaeden? » Balbutiai-je, on ne peut plus surprise de le voir. Je ne l'avais pas vu depuis une éternité et pour cause : après une relation que je pensais sérieuse, il avait fini par mettre les voiles il y a un siècle de ça, me laissant en plan sans la moindre explication. Mais à ce moment même, j'étais bien trop préoccupée pour me replonger dans ces vieux souvenirs et la peine que son départ avait pu m'apporter. « Si je m’attendais à te voir ici, me dit pas que mon frère est un ami, je pourrais en être offusqué. » Son frère ? Jaeden et Drew, des frères ? C'était impossible. Je ne pris cependant pas le temps de le questionner ni même de m'attarder sur le sujet, mon attention toujours accaparée par la chanteuse. Quoi que je fasse, mon regard se retrouvais toujours attiré dans sa direction. « Non sérieux, tu ne t’es pas mise aux femmes ? » Demanda Jaeden. « Quoi ? Non je... » Commençai-je, mais la chanson touchais à sa fin, et je vis Drew rejoindre la jeune chanteuse sur scène. J’eus beau tendre l'oreille pour essayer de comprendre ce qu'il lui disait, les applaudissement de la foule m'en empêchèrent, ce qui eu le don de m'agacer au plus haut point.

« Thaïs ? » insista Jaeden. Je m'efforçais à détacher mon regard de la scène – la vision de cette jeune femme auprès de Drew me donnait envie de vomir, un comble pour un vampire, sans que je sache pourquoi. Probablement sa ressemblance avec ma mère... « Qu’est qui se passe ma belle ? Mon frère t’a fait du mal ? » Me demanda finalement le vampire, saisissant avec douceur mon visage entre ses mains pour me forcer à reporter mon attention sur lui. Je fermais les yeux un instant, tâchant tant bien que mal de reprendre mes esprits. J'avais horreur de perdre le contrôle de moi même et ne savais pour le coup vraiment plus ou donner de la tête. Respire, me sermonnai-je. Je fini par rouvrir les yeux et mon regard se retrouva immédiatement plongé dans les iris bleues de Jaeden, qui m'observait toujours d'un air préoccupé. « Non, il... Ton frère ? Drew est ton frère ? » parvins-je finalement à articuler. Une gamine de 5 ans n'aurait pas fait vraiment pire que ça mais au moins, j'avais à peu près réussi à reprendre mes esprits même si mon cerveau semblait être sur le point d'imploser. Calmement, je me saisis de ses mains et les retirais de mon visage. Il allait me devoir quelques explications. Voila, je devais oublier la chanteuse, et me concentrer sur Jaeden. « Comment Drew peut être ton frère ? Et qu'est-ce que tu fais ici ? » Demandai-je finalement, parvenant enfin à aligner deux mots correctement, même si le fil de mes pensées, lui, n'était pas aussi clair et ne cessait de me ramener à Savanah.

J’avais la fâcheuse impression d’être nue comme un vers au milieu d’un nid de poissons rouges affamés, sans vraiment m’en rendre bien compte les mots se glissaient de ma bouche pour former les paroles d’une de mes chansons préférées de cette dernière décennie.

J’en avais même oublié de retirer ma veste ou simplement de m’ajuster, je devais avoir l’air d’une vraie touriste sur la piste, alors que les néons me brulaient les rétines me forçant à regarder dans les zones d’ombre ce que je pouvais. J’aurais aimé contempler la surprise sur le visage de Drew. Même un simple sourire voila près de dix ans que nous n’avions pas partagé la même zone géographique et bien qu’aux prises avec ce maudit démon, il restait pour moi le plus important en ce monde.

Les murmures de la salle se faisaient de plus en plus rare alors que je laissais échapper cette chanson. De toute évidence j’avais réussi mon effet de surprise. Alors que je m’accrochai à mon micro comme une naufragée à un rocher pour ne pas sauter de la piste et fondre dans ses bras. Evidement cette réaction impulsive ne se passerait que dans ma tête.

Doucement quelques pensées me parvinrent alors que j’entamais le refrain, qui soit dit en passant me faisait vraiment penser à beaucoup de choses, serait-il seulement capable d’y trouver le message caché ? Le semblant de peine que notre séparation prolongée m’avait causé. Enfin pour le moment ce ne furent que les pensées des musiciens qui me revenaient, rien de bien suave ou charmeur en soit. Mis à part l’idée commune de me proposer de rentrer dans le groupe. Ce qui à l’évidence n’était pas réalisable pour moi. Être connu d’un largue publique, mentir à longueur de journées et devoir faire croire à une fin subite dans la fleur de l’âge avant que tous ne remarque que je ne prenais pas une ride, non très peu pour moi, les karaokés ou les hurlements sous la douche ou dans la villa me suffiraient amplement.

Enfin la chanson toucha à sa fin et les néons se baissèrent pour me permettre enfin de voir la foule, des applaudissements me casseraient presque les oreilles alors que mon regard se figeait sur une femme, une vampire à toute évidence subjuguée par ma présence. Drew avait-il trouvé une nouvelle compagne régulière ? Après tout, dix ans c’est peu pour un vampire mais long quand comme nous on doit évoluer en marge de tout contact sentimental ou amical avec ceux qui nous servaient simplement de nourriture. Puis elle n’avait rien de répugnant bien au contraire je dois avouer que vue comme cela sous cette lumière elle avait bien des points communs avec les critères de Drew.

Enfin, quoi qu’il en fut de leurs relation et du fait de la façon dont elle me regardait, je n’avais pas l’intention de faire une crise à ce dernier pour cela. La jalousie était sans aucun doute un défaut que je n’avais pas reçu à ma naissance. Heureusement déjà que j’étais incapable de dévoiler mes sentiments manquerait plus qu’en plus ces derniers me consument et me rendent amère. Mais alors que j’allais prendre le large pour aller me refugier sagement dans un coin de la salle attendant qu’il puisse me consacrer un peu de temps je fus happée par son odeur.

" Si j'avais su que tu venais, j'aurai changé mes draps...bienvenue à la maison...Savy... "

Un sourire franc naquit sur mes lèvres alors que je me retournai et lui tendis la main sagement pour profiter d’un contact. Trop de monde, trop publique pour m’offrir le loisir de savourer pleinement l’instant dans ses bras.

« Si tu avais su que je venais, tu aurais mis les petits plats dans les grands, alors que moi c’est juste toi que je veux pas de … » Je laissais ma mains doucement balayer le paysage avant de retomber doucement le long de mon corps. « Sors-moi de cette estrade par pitié, j’ai eu ma dose de lumière pour les cent années à venir… » Murmurais-je tout en serrant sa main pour l’inciter à me conduire ou il voulait dans ce lieu mais plus ici. « Désolé si je tombe mal, j’espère qu’elle ne t’en portera pas rigueur et toi non plus que tu m’en voudras pas… » Lançais-je tout en déportant mon regard sur la femme qui à présent se trouvait avec un homme et semblait un peu perdue.

« Madame, monsieur avant de passer à la suite des festivités, veuillez accueillir Monsieur Kennedy »

Instantanément je relâchai sa main et allai me placer en recule. visiblement la venue de Drew sur la scène avait donné l’idée peu banale de lui faire faire un discours improvisé. Les néons se rallumèrent nous éblouissant de plus belle. Alors que la foule scandait un discours en cœur.

Je n’allais pas lui voler la vedette plus longuement. Reculant de plus belle jusqu'au rideau, je me faufilai rapidement dans la salle pour arriver au niveau de la foule les yeux rivés sur celui qui m’avait tellement manqué. Dépassant de peu la jeune femme je m’arrêtai près du buffet et récupérai une coupe de champagne sur l’un des plateaux qui défilait devant moi.

Alors qu’une nouvelle fois je me retrouvais face au regard de la vampire brune et de son compagnon. Devais je aller m’excuser ? Sans doute, c’est pourquoi après quelques gorgées de courage en bulle, je m’avançai vers elle pour me figer comme un i quand les pensées de l’homme me parvinrent.

« Le frère de Drew ? Comment c’est possible ?»Il m’a assuré que son frère est mort il y a des siècles et visiblement la femme semblait avoir aussi perdu le cours de l’histoire tout comme moi. Tout cela me confirma qu’elle était donc proche de Drew et que je devais vraiment faire un mea-culpa.


« Bonsoir, je tenais à m’excuser si j’ai interrompu quoi que ce soit avec Drew, nous nous connaissons depuis si longtemps que j’en oublie parfois que je peux être importune. » Je lui tendis doucement la main et souris au passage au frère de Drew avant de reprendre « Savanah Mcphee , j’espère tout de même que vous passerez une agréable soirée. » Je reculai de quelques pas et saluai du chef l’homme avant de faire celle qui avait besoin de parler à x ou y. « Veuillez m’excuser je ne vous ennui pas plus longuement.

J’allais le plus rapidement possible vers le coin de la scène le plus sombre attendant que le fichu discours soit fini et que je puisse profiter d’un moment avec lui
.

Non mais on m’aura tout fait dans la vie, tout je vous l’assure. La torture mentale ou physique, je peux vous la décrire point par point. Chaque moment de mon existence fut bercée par un flot de conneries telles que je me demande comment j’ai fais pour ne pas tuer tous ceux qui se trouvaient sur mon passage. Oui c’est vrai que la vie est faite de hauts et de bas. Que plus vous tombez bas plus dur il est de remonter la pente. Mais je vous assure qu’une fois aussi bas que moi, la pente parait moins compliquée à franchir. La rage de vaincre, la douleur vous force à grimper, à oublier même vos principes pour avancer et protéger ce qu’il vous reste en ce monde. Pour ma part je n’ai à présent plus aucune morale, fais moi du mal et je te détruirai, barre moi la route et je te démonterai. La loi du talion et devenu un principe de vie. Oh je n’ai pas toujours vu les choses sous cet angle bien au contraire. Avant je me refusais même a l’imaginer. Je ne comprenais pas comment ou pouvait jouer avec la vie d’autrui, à présent j’en fais même un devoir. Les sentiments dans tout cela ? Ils sont subjacents et deviennent même un moteur défensif. Comment dire à une personne son attachement et lui ouvrir la porte a votre âme ? Comment donner ces droits à un autre qui pourrait vous détruire, vous anéantir à coup de mensonges ou simplement de duperies. Il est encore si simple de nos jour de profiter des paroles du cœur pour en faire des armes. Quoi c’est vrai ! Qu’y-a-t’il de plus douloureux que les bleus au cœur ? Vous rappelez-vous de toutes vos blessures physiques ou songez-vous plus facilement aux douleurs mentales ? Combien de fois avez-vous espéré aimer, tout donner et qu’on s’est joué de vous ? Et combien de fois êtes-vous tombé de vélo ? Ou dîtes-moi simplement comment est venu votre premier bleu au genou. Je suis certain que vous ne vous en souvenez pas plus que moi, par contre si je vous demande comment vous avez perdu votre premier amour, le lieu, le temps et même la tenue que vous portiez vous sauriez tout me détailler, même le choc des pensées qui vous on habité au moment où les mots étaient plus violents que les coups vous abattez.

J’ai tout perdu dans ma vie, ma dignité, mes espoirs, j’ai même du apprendre à vivre car comme tout le monde j’ai sombré et me suis laissé survivre oubliant même que ma vie ne m’avait été qu’offerte et qu’elle ne serait pas éternelle. Mais un matin vous ouvrez les yeux, vous réalisez que le temps s’écoule sans vous et que ce dernier vous prive peu à peu du bonheur auquel tout un chacun peu prétendre avoir le droit. Vous prenez les armes, vous relevez la tête et faites un trait définitif sur tous vos souvenirs heureux, vous effacez la douleur et la mutez en colère, en rage et pour finir en arme, en moteur pour avancer jour après jours.

Alors ne venez pas me faire la morale on est tous ainsi on est tous des sans cœur. Surtout quand à force de coups vous en arrivez à vous dire que vous voulez en finir, mais ne trouvez pas le courage de le faire. La lâcheté est parfois une bonne chose quand on y songe elle nous force à nous relever, à honorer chaque jour le paysage de votre sourire simulé. L’arme la plus puissante en ce monde c’est de savoir duper le monde, de leur faire croire que vous allez très bien, que vous êtes plus fort que les autres. Quoi vous ne l’aviez pas compris encore ? Le propre de l’homme est de marcher sur ses congénères à terre, alors si vous leurs en donnez l’occasion, ils ne s’en feront pas prier. Alors levez-vous et ne montrez jamais à personne que mentalement c’est l’apocalypse. Souriez, jouez le je m’en foutiste et peu à peu plus personne ne pensera vous atteindre. Je sais à présent que pour ne plus avoir mal, il faut faire mal et c’est comme cela que tout un chacun fonctionne ! Certains irons même à appeler cela instinct de survie. Le souci c’est qu’on est plus en guerre, quoi que ?

Bref, ceux qui vous diront le contraire vous mentent, ou se mentent à eux-même et franchement je ne sais pas ce qui est pire dans les deux cas. Regardez autour de vous bon sang. Qui n’a jamais passé ses nerf sur ses parents, enfants ou même animaux de compagnie car ils ou elles venaient d’avoir une mauvaise nouvelle, ou simplement car on leur avait eux-mêmes fait passer un sale moment ? Qui ne s’est pas senti soulagé après avoir dit des mots brutaux à un autre ? La colère se passe, se calme et les regrets remontent, mais une fois encore l’homme est ainsi, il ne sait admettre ses tords et bien souvent il mimera un trou de mémoire et tentera de se rattraper autrement qu’en demandant un simple pardon pourtant si réparateur !

Moi-même j’ai bien du mal avec ce mot, après tout à quoi bon le dire quand on ne vous le dit jamais ? Donc à mesure je me suis forgé une simple conviction, qu’il était inutile de s’excuser d’avoir dit ce qu’on pensait sur le coup, sans doute plus pour donner une excuse toute faite aux autres et apprendre à vivre avec leurs mots, apprendre à une distance sentimentale avec tout ce qui vie ou respire en ce monde.

Pour ma part j’en suis rendu a être insensible à toute larme, à toute peine, cela ne me rend pas moins altruiste juste plus individualiste. Cela peut sembler contradictoire mais il en est rien on apprend juste à ne plus donner qu’à ceux qui le méritent le plus dans notre entourage, à économiser ses efforts et ses peines en retour.
Bref je vais pas tout vous apprendre sur moi, ça n’aboutirait à rien en somme, rien de bien constructif car les mots s’envolent et dès demain vous aurez oublié mes paroles et mènerez votre petite vie comme si jamais rien de cette parenthèse verbale ne vous est venue aux oreilles ou aux yeux. Pour ma part j’en ferai sans doute pas moins non plus avec les vôtres. On a beau dire nous restons les mêmes qu’a nos premiers jours, n’avez-vous jamais observé les enfants ? Ils se mordent, se tapent dessus et ne on reste ainsi toute notre vie. Prenez un bébé il va planter ses dents de lait dans le premier morceau viande que vous lui tendrez, que cela soit votre main ou votre joue. Il n’en tirera aucune douleur alors il ne comprendra pas que vous réagissiez en le repoussant ou le mordant à votre tour et malheureusement peut le comprennent du coup, beaucoup laissent faire en disant que ça lui passera, sauf que c’est totalement absurde, la preuve on devient mauvais et on produit ce que je vous ai dis plus haut. Bref n’y revenons pas.

" Tiens donc, des invités surprises...qu'est-ce qui me vaut l'honneur de voir vos sales gueules ici? T'es devenue suicidaire Thaïs? Quand à toi frangin tu me déçois, je sais bien que tu aimes te faire n'importe quoi mais celle-là tu devrais vérifier où elle a traîné...bref, ne foutez pas tout en l'air, parce que ce que cette soirée va rapporter c'est ton argent de poche petit-frère...tu viens Savy? On a des choses à se dire depuis le temps...et si possible pas devant deux parasites qui ne valent pas mieux que celui qui s'est logé en moi... "

Les pensées se bousculent, les sentiments tout autant et en un rien de temps votre tête peut vous faire refaire le monde dans son ensemble, alors que face à vous se tient sans aucun doute celui qui vous a rendu ainsi. Votre corps se tend et ne désire plus qu’une chose. Se défouler sur celui qui vous a fait tant de mal, mais une voix intérieure vous clame d’être plus malin. Vous écoutez le flot de venin sortir du bec abjecte de la bête et vous attendez votre heure, un sourire complaisant pousse alors sur votre visage. Un sourire amusé même. Alors que vous penchez la tête doucement vers la gauche pour mieux apprécier le spectacle qu’il vous offre. La haine qu’il vous inspire est visiblement dans ses traits à lui alors que les vôtres restent calmes, imberbes à toute émotion négative. Là c’est ce moment là qui fait qu’on sait que quelque part dans votre fort intérieur vous avez la force de tout détruire. Ce moment précis où face à votre pire cauchemar vous restez de marbre attendant simplement le jour où vous pourrez l’abattre sans aucun remord.

Je me mis à applaudir tout en le fixant droit dans les yeux.

« Franchement ! Bravo super discourt, c’est con que je n’ai pas ma caméra ou alors j’aurai arrangé ça pour que ça soit ton côté coquin lapinou rose qui parle, non mais sérieux bravo, chapeau t’as mis combien temps à l’écrire mon chou ? Pour le roi des con sur son trône tu oublie vite qu’ici tu n’auras pas la loi sur moi, je reste là où je suis et je fais ce qu’il me plait, par contre un conseil, prépare ton super chasseur à me rencontrer, car lui c’est pas sur youtube que je vais le planter si tu me fais encore la moindre menace de ce genre ok ? » Finis-je tout en armant mon visage d’un sourire en coin. « Oh fait, ta vampire sait la vérité car je saurai la lui apprendre et ne t’en fais pas tout vient à point à qui sait attendre, je suis très patient, donc sur ce, Violette et moi allons profiter de ton champagne. »

J’attrapai le bras de Thais et la forçai discrètement à me suivre vers le bar. Pas question qu’elle agisse sous l’impulsion, lui comme moi étions plus âgé. Bien que doublé de pouvoir qu’il n’avait pas, trop de vieux vampires ou loups se donneraient la peine de nous abattre lâchement durant le combat. Je doute même que Drew soit capable d’en mener un à la loyale en y pensant.

J'étais et avais toujours été une personne qui réagi impulsivement. Cela m'avait trainée autant dans des situations agréables que dans pires que j'ai pu connaître. Elles avaient fait de moi un vampire. Bon, Drew était celui qui m'avait transformée à proprement parler – sans son sang, je serais morte pour de bon et six pieds sous terre depuis bien longtemps. J'avais d'ailleurs choisi de finir de cette manière – ne pas achever la transformation et me laisser mourir. Mais impulsive comme j'étais, en entendant les cris de ma mère je n'avais pu m'empêcher de voler à son secours et de massacrer un à un ses bourreaux, aveuglée par la rage. Tout ça pour rien.

J'étais comme ça, je l'avais toujours été et le serai probablement pour le restant de mes jours, il était bien trop tard pour me changer. Devenir un vampire ne fait qu'amplifier tous vos traits de caractères, nous dotant tous d'un tempérament explosif. Et si quelqu'un ne me retenait pas ce soir, j'allais exploser. Je bouillais de rage et je savais que la seule chose qui pourrait me satisfaire en cet instant précis, c'était d'arracher de mes propres mains le cœur de Drew, de le voir rendre son dernier soupire. Je pouvais être sadique quand je partais en chasse mais avec lui, je ne comptais pas prendre mon temps. Je voulais voir sa dépouille à mes pieds, son cœur encore sanglant dans le creux de ma main.

Je n'arrivais pas à croire que Savanah pense que Drew et moi étions ensemble. Il souhaitait me voir morte autant que je rêvais moi même de mettre fin à sa misérable existence. Quoi qu'en ce moment, je l'emportais probablement de ce côté là. Je n'eu pas le temps de lui répondre que l'objet de mes fantasmes les plus sanglant nous rejoingnait déjà, ayant apparemment terminé son discours d'hypocrite fini prêt à rouler toute cette pauvre ville dans la farine. « C'est un honneur pour moi comme le reste de mon entreprise de sponsoriser l'équipe de football » ? Quelle mauvaise fois, comme si il en avait quoi que ce soit à faire de l'équipe de football. Eh bien ça sera un honneur pour moi de botter t'arracher le cœur et de te le faire avaler, espère d'enfoiré. pensai-je alors que mon regard se posait sur lui.

« Tiens donc, des invités surprises...qu'est-ce qui me vaut l'honneur de voir vos sales gueules ici ? T'es devenue suicidaire Thaïs? Quand à toi frangin tu me déçois, je sais bien que tu aimes te faire n'importe quoi mais celle-là tu devrais vérifier où elle a traîné... bref, ne foutez pas tout en l'air, parce que ce que cette soirée va rapporter c'est ton argent de poche petit-frère... Tu viens Savy ? On a des choses à se dire depuis le temps...et si possible pas devant deux parasites qui ne valent pas mieux que celui qui s'est logé en moi...  » je serrais les poings si fort que le verre que je tenais à la main se brisa, m'entaillant la paume de la main au passage ce dont je n'avais absolument que faire. Imaginer cet enfoiré avec ma fille me mettait hors de moi et, chose qui n'arrivait que rarement, ma colère commençait à prendre le pas sur le contrôle de mes pouvoirs et toutes les lumières de la pièce se mirent à clignoter, attirant l'attention des humains présent dans la salle. Je serrais les dents, essayant de regagner le contrôle de moi même. « Dis-donc ma belle t'as fais quelque chose à tes cheveux? Ils sont différents de mes souvenirs, tu sais, à Venise... » Plusieurs ampoules du lustre situé au dessus de nos tête explosèrent. J'amorçais un pas en direction de Drew quand Jaeden prit la parole.


« Franchement ! Bravo super discours, c’est con que je n’ai pas ma caméra ou alors j’aurai arrangé ça pour que ça soit ton côté coquin lapinou rose qui parle, non mais sérieux bravo, chapeau t’as mis combien temps à l’écrire mon chou ? Pour le roi des con sur son trône tu oublies vite qu’ici tu n’auras pas la loi sur moi, je reste là où je suis et je fais ce qu’il me plait, par contre un conseil, prépare ton super chasseur à me rencontrer, car lui c’est pas sur youtube que je vais le planter si tu me fais encore la moindre menace de ce genre ok ? » Youtube ? Lapinou rose ? Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il racontait... Et ça m'était égal, en fait. « Oh fait, ta vampire sait la vérité car je saurai la lui apprendre et ne t’en fais pas tout vient à point à qui sait attendre, je suis très patient, donc sur ce, Violette et moi allons profiter de ton champagne. » fit finalement Jaeden, se saisissant de mon bras pour m'emmener à l'écart.

Sauf que je ne l'entendais pas de cette oreille. Mon envie de voir Andrew rendre son dernier souffle tout comme celle de le tenir éloigné de ma fille ne collaient pas du tout avec ce qu'il avait planifié pour le reste de la soirée. « Oh que non! » Protestai-je, tentant de toutes mes forces de libérer mon bras de l'étreinte de Jaeden. « Jaeden, lâche moi ! » Ordonnai-je, attrapant son poignet de ma main libre pour le faire me lâcher, sans succès. Il était plus vieux, plus fort. J'aurais pu utiliser mes pouvoirs pour le forcer à me lâcher, mais il n'était pas celui que je voulais voir souffrir ce soir. « Jay, s'il te plait... Tu peux pas m'en empêcher... T'as pas le droit, pas après ça... » Ajoutai-je moins fort, le suppliant presque avant de jeter un bref regard à Savanah, comptant sur le fait qu'il ait deviné qui elle était. Il était l'un des seuls à qui j'ai parlé de mon passé, il avait donc déjà entendu ce nom et savait à qui il appartenait et savait combien ça m'avait couté de laisser ma fille derrière moi après tous ceux et celles que j'avais déjà perdu, alors qu'elle était tout ce qu'il me restait.