messages : 623 date de naissance : 21/12/1987 date d'inscription : 13/05/2012 age : 36 Alex K. Powell | Sujet: On tente oublié, de fuir mais en réalité on doit composer avec notre passé ... Dim 3 Juin - 22:43 | |
| ● Vendredi 25 Mai 2012 ●
Le temps est éphémère, la vie est une guerre, les sentiments sont des armes plus blessantes que des couteaux. Ils pénètrent vos chairs, vous découpent insidieusement l’âme, pour finir par faire de vous des êtres de l’ombre, le contraire de ce que vous auriez souhaité devenir. Un miroir ne peut refléter les blessures que je porte en moi, le sang qui a taché mes mains est toujours là, bien effacé par une eau pure. Toutes les nuits, dans mon sommeil, il reprend place, je sombre dans un monde qui m’était inconnu et dont la noirceur efface la beauté de toutes choses.
Les hommes sont des monstres, et je suis l'arme des plus puissants d’entre eux, mon père, ce scélérat, pensait pouvoir faire ce qu’il voulait de moi. Pour lui, je n’étais rien de plus qu’un bien matériel, au même titre que son bétail, je réalise qu’il est mort avant même que je ne naisse, qu’il ne vivais qu’à travers les regards de ma mère, mais voila, sa longue agonie il ne la partageait qu’à coup de point et de ceinturons, comment j’ai pus survivre à ce bourreau de chaque instant ? Sans doute au travers de la tendresse de ma mère, aux voyages partagés chaque vacances chez mon oncle. Mais à présent je regarde cette ville où j’ai grandis au travers de mes plus belles vacances et je ne vois plus que des morceaux de vie irréelle, l’ombre d’un passé bien trop lointain pour ne pas être comme enfumé dans mes songes ou mes pensées. Ai-je un jour été un homme bien, une personne au cœur pur? Puis-je encore prétendre l’être?
Non, je ne le pense pas, je suis simplement l’arme d’une guerre qui n’était pas la mienne, le jouet d’un homme sans foi et l’appui d’un enfant qui, un jour, pourra peut-être lui, avoir le bonheur auquel je pensais avoir droit. Non, vraiment, je n’ai à présent plus rien de ce jeune garçon qui croyait en l’amour, en la famille et en la part belle de l’humanité... De l’enfant qui marchait fièrement au bras de ses parents, qui les pensait les plus forts en ce monde, se pensant en sécurité. J’ai longtemps souhaité avoir une famille, des enfants, un lopin de terre, une femme douce et charitable, comme l’était ma mère en son temps... Mais, ce matin, à mon réveil, je réalisais que ce monde n’avait jamais été pour moi. La mort est devenue mon ami et elle marche à mes cotés, le sang, les larmes, sont mes compagnes. Chaque nuit, dans mes rêves viennent et emportent un peu plus loin de ma part d’innocence, Je vois, chaque jour, des vies s’éteindre. Chaque heure apporte son lot de larmes, de sang, et je ne suis pas innocent à cela.
Comment regarder Aria, lui sourire, la taquiner comme avant quand en moi c’est en permanence un champ de bataille... Quand devant le voile de mes yeux se cache la mort... Que mes paumes ont senties la vie, si puissante, devenir un souffle, un murmure, pour ne plus être qu’un corps las, froid. Comment lui soutenir que la vie est belle, que l’on aura le droit, un jour, au bonheur... que nous voyagerons et connaitrons toutes ces merveilles quand, aujourd’hui, je sais qu’il n’y a que l’horreur, que chaque chose en ce monde a été édifiée par des monstres sans âmes, à leur propre gloire. Rois, Reines, Présidents, tous ont la folie des grandeurs et jouent avec les vies comme on jouait avec des soldats de plomb. Les puissants de ce monde sont comme celui que je voulais fuir, celui qui, encore aujourd’hui, se joue de moi dans mes rêves, celui qui, par le sang qui coule dans mes veines, pense avoir eu le droit de vie sur moi. Non, je ne peux pas lui affirmer que le monde détient des merveilles, car la seule merveille en ce monde est la capacité que possède l’homme à tout détruire. Il se congratule, s’aime et s’en prend aux gens qui l'entoure pour se sentir plus puissant. Ses actes seront-ils un jour jugés? Je ne pense pas. Si un dieu devait s’en prémunir, il n'aurait pas le dos tourné aux monstruosités que l’homme fait, au monstre qui se cache derrière chaque ombre nocturne. Il ne laisserait pas mourir un enfant de faim, ou ne conduirait pas un gosse, l’arme au poing, sur un champ de bataille. Si un Dieu devait juger de nos actes, il l’aurait fait... Le mal est en nous, et nous le cultivons chaque jour un peu plus, la graine a poussé en moi. Flânera-t-elle un jour ?
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